Comment se souvenir de ses rêves

Par Nathalie Neumann Le 06/12/2016 0

Attrape reve 4

Les théories sont légion pour expliquer pourquoi nous rêvons, comment nous rêvons et quelles significations nous pouvons donner à nos rêves. Beaucoup de personnes croient que les rêves peuvent donner un aperçu de ce que sont nos vies et nos sentiments, mais pour la plupart d'entre nous, il est plutôt difficile de nous souvenir de nos rêves. Par un effort conscient vous pouvez vous souvenir de plus de vos rêves avec plus de détails. Cela signifie alors que l'on peut interpréter nos rêves et prédire notre futur.

Étapes

Prenez une décision consciente de vous souvenir de vos rêves.

Vous avez plus de chances de vous souvenir de vos rêves si vous voulez vraiment vous en souvenir. En partant du principe que vous le voulez, dites-vous que vous voulez vous souvenir de vos rêves et suivez consciencieusement les étapes pour réaliser votre désir de vous souvenir de vos rêves.^[1]
Placez un bloc-notes et un crayon à portée de main de votre lit.

Il est mieux que ce soit du papier blanc sans dessin ou autres distractions. N'utilisez ce bloc-notes que pour noter vos rêves. Avant de vous endormir, assurez-vous qu'il soit ouvert à une page où vous pouvez écrire pour que vous n'ayez pas à chercher une page blanche lorsque vous vous réveillez. Placez toujours le crayon au même endroit pour ne pas avoir à le chercher partout non plus. Au lieu de cela vous pouvez aussi garder un dictaphone à côté de votre lit ou sous votre oreiller pour que vous puissiez raconter verbalement ce qu'il se passait dans votre rêve.
Posez votre réveil près de votre lit.

Lorsque vous vous réveillez vous devez vous concentrer et vous souvenir de votre rêve avant de faire quoi que ce soit d'autre. Si vous pouvez vous réveiller sans réveil, l'éteindre ne devrait pas vous causer de souci, mais si vous avez besoin d'un réveil assurez-vous que vous pouvez l'éteindre rapidement et facilement, de préférence sans même à avoir à bouger de votre lit. N'utilisez pas la radio pour vous réveiller, car les pubs ou les programmes du matin peuvent vous distraire de votre objectif.
- Si possible, essayez de trouver une façon douce de vous réveiller. Réveillez-vous tout seul, demandez à quelqu'un de vous réveiller gentiment et sans vous parler, ou installez une minuterie sur les lumières de votre chambre. Beaucoup de personnes trouvent qu'ils peuvent se souvenir de leurs rêves plus facilement s'ils ne sont pas réveillés par un réveil.
Placez un post-it sur le réveil où vous aurez écrit De quoi as-tu rêvé ?

ou quelque chose de similaire, écrit en gros, pour que ce soit la première chose que vous voyiez lorsque vous ouvrez les yeux (et que vous éteignez le réveil).
Allez au lit assez tôt pour avoir une quantité de sommeil adéquate sur une base régulière.

Si vous vous réveillez trop fatigué pour penser, vous allez trouver ça difficile de vous souvenir de vos rêves. Une durée de sommeil trop courte réduira aussi la quantité de rêves que vous ferez. Les gens qui dorment moins de six heures ont du mal à se souvenir de leurs rêves.^[2]
Pensez à un des vos problèmes majeurs ou de préoccupations sentimentales juste avant de vous endormir (mais rien qui n'engendre un sentiment trop négatif).

Pensez profondément à la situation sans vous mettre la pression à trouver des solutions ou à en arriver à des conclusions. Le seul fait de penser au problème ouvre des portes, dans un sens, à des rêves dont vous vous souviendrez de façon saisissante et ces rêves pourraient même offrir une meilleure idée du problème dont il est question.^[3]
Concentrez-vous pour vous souvenir de votre rêve dès que vous vous réveillez.

Vous ne pouvez typiquement vous souvenir que du dernier rêve que vous avez eu avant de vous réveiller. Ne bougez pas et ne faites rien. Restez dans la même position que celle dans laquelle vous vous êtes réveillé et essayez de vous souvenir le plus possible des détails de votre rêve avant de commencer à penser à autre chose.

Concentrez votre attention sur le premier objet que vous voyez en ouvrant les yeux. Regardez cet objet ; concentrez-vous dessus. Cet objet va le plus souvent servir de marqueur au vague souvenir de votre rêve dans une partie de votre mémoire où il est plus facile de se souvenir des détails. Une poignée de porte, une ampoule, ou un clou dans le mur, par exemple, va apaiser l'urgence de commencer la journée et vous aidera à enregistrer dans votre mémoire ce dont vous avez fait l'expérience pendant votre sommeil.
Si vous ne pouvez pas vous souvenir de quoi que ce soit lié à votre rêve, écrivez la première chose qui vous vient à l'esprit en vous réveillant. Cela peut avoir un lien avec votre rêve d'une certaine façon et pourrait provoquer une remontée de souvenirs. Écrivez aussi comment vous vous sentez en vous réveillant. Les émotions que vous éprouvez dans un rêve restent, au moins pour une brève période, lorsque vous vous réveillez, alors si vous vous sentez anxieux ou fou de joie, demandez-vous pourquoi.

Notez votre rêve dans votre journal à rêve.

Prenez le plus de notes possible à propos de votre rêve, en commençant par une esquisse simple de choses telles que l'endroit où se déroulait votre rêve, la trame principale, les personnages, l'émotion générale dans le rêve (c'est-à-dire si vous étiez effrayé ou heureux dans votre rêve ?) et toute autre image marquante dont vous pouvez vous souvenir. Si vous pouvez vous souvenir d'un dialogue, vous devriez le noter en premier, car on oublie facilement les paroles dans les rêves. Notez tout ce que vous pouvez, même si vous ne pouvez vous souvenir que d'une seule image. Au fur et à mesure que vous noterez des informations générales à propos de votre rêve, plus de détails vous reviendront.
Augmentez le nombre de rêves dont vous pouvez vous souvenir en écrivant dans votre journal des rêves à chaque fois que vous vous réveillez pendant la nuit.

Vous rêvez plusieurs fois pendant que vous dormez, donc si vous ne notez que le dernier rêve dont vous vous souvenez en vous réveillant le matin, il y a plus de rêves dont vous pourriez ne pas vous souvenir. Il est toujours tentant de retourner tout de suite au lit lorsque vous vous réveillez au beau milieu de la nuit, mais saisissez cette opportunité pour vous souvenir de ce dont vous rêviez avant de l'oublier – de toute évidence vous ne vous en souviendrez pas le matin suivant.
- Puisque vous ne vous souvenez généralement que du dernier rêve que vous avez fait, vous pouvez vous souvenir de plus de rêves en vous réveillant plusieurs fois pendant la nuit. Vous finissez un cycle complet de sommeil environ toutes les 90 minutes, alors vous pourriez trouver productif de faire sonner votre réveil tous les multiples de 90 (par exemple après 4 heures et demie, 6 heures ou 7 heures et demie) après le moment où vous vous mettez au lit. Les rêves dans la dernière moitié de la nuit sont typiquement plus longs que ceux que vous faites un peu après vous être endormi, alors vous devriez probablement attendre au moins 4 heures et demie de sommeil avant de vous réveiller intentionnellement.
- Ceci n'est recommandé qu'aux gens qui ont un sommeil satisfaisant et qui peuvent se rendormir facilement. Si ce n'est pas votre cas, sautez cette étape.
Gardez un bloc-notes ou un dictaphone avec vous pendant la journée.

Souvent quelque chose que vous voyez ou entendez plus tard dans la journée va réveiller un souvenir de votre rêve de la nuit passée. Prenez note de ces souvenirs sans attendre et pensez-y pour essayer de vous souvenir comment ils s'imbriquent dans le reste de votre rêve. Il est aussi utile de penser sans arrêt à vos rêves pendant la journée.

Conseils

Lorsque vous prenez des notes à propos de vos rêves, rappelez-vous que ces notes sont personnelles. Ne les écrivez pas pour qu'elles soient compréhensibles à d'autres car vous pourriez altérer les choses pour faciliter la compréhension de quelqu'un d'autre. Écrivez toujours ce que vous pensez être vrai, pas ce qui paraît vraisemblable.
Notez exactement ce qu'il s'est passé sans nécessairement essayer d'y donner du sens vous-même. Par exemple, si votre rêve commence dans une maison puis vous vous retrouvez dans une forêt, évitez la tentation de supposer que vous avez marché en dehors de la maison. Des rêves étrangers aux expériences quotidiennes peuvent être perdus en essayant de leur appliquer une logique d'homme éveillé.
Pensez à ce à quoi vous voulez rêver la nuit précédente, de cette façon lorsque vous vous réveillez vous vous en souviendrez et il sera plus facile de vous souvenir de votre rêve.
Après être arrivé à vous souvenir de plusieurs rêves, pensez-y avant d'aller vous coucher. Cela peut aider à allumer une étincelle de souvenir.
Certaines chansons rendent le rêve plus persistant dans votre tête pendant un petit peu plus longtemps. Essayez d'écouter de la musique avant de partir au pays des songes et voyez ce qu'il se passe !
Si vous faites le même rêve le jour suivant, ou la semaine suivante, notez-le aussi. Un rêve qui se répète est un rêve sur lequel vous devez vous concentrer. Il pourrait avoir une signification spéciale.
Si vous avez déjà fait un rêve et que vous vouliez vous en souvenir, ne vous inquiétez pas. Lorsque vous rêvez, vous êtes dans une disposition d'esprit complètement différente. Essayez de rêver lucide. Lorsque vous êtes dans cet état d'esprit et que vous rêvez lucidement, parfois vous avez la capacité de vous souvenir de vos anciens rêves ! Voyez-le comme si votre cerveau avait une partie où il enregistre tous les rêves que vous faites et que vous ne pouvez accéder qu'en rêvant.
Même mieux, n'utilisez pas de lumière du tout, car vous pourriez avoir plus de difficultés à vous souvenir de vos rêves. Gardez seulement du papier et un crayon à portée de main et vous n'aurez même pas à ouvrir les yeux (faites cependant attention de ne pas vous rendormir). Avec de la pratique vous vous améliorerez pour écrire sans voir le papier.
Après vous être souvenu de la plupart de vos rêves, essayez de les organiser dans le bon ordre. Cela vous aidera car il est plus facile de se souvenir de choses lorsque vous savez laquelle est arrivée en premier et écrivez-la toujours en premier.
Si vous avez un ordinateur ou un appareil mobile près de vous, essayez de vous connecter à un site de publication de rêves comme Uprophecy ou Dream Moods que vous pouvez utiliser pour enregistrer vos rêves.
En enregistrant le rêve, il peut être plus facile de vous en souvenir si vous en parlez au présent (par exemple Je vais plutôt que Je suis allé).
Si vous êtes quelqu'un qui parle pendant son sommeil, vous pouvez vous filmer en utilisant une caméra ou votre téléphone portable. Ou vous pouvez simplement utiliser votre dictaphone. Écoutez-le après avoir écrit ce dont vous vous souvenez. Cela pourrait faire remonter des souvenirs de rêves que vous avez eus et dont vous ne pourriez ne pas vous souvenir une fois réveillé.
Prenez un petit bloc-notes et, lorsque vous vous réveillez, écrivez quelques mots en relation avec votre rêve. Cela aidera votre cerveau à se souvenir.
Notez vos vieux rêves, aussi loin que vous puissiez vous souvenir, même si c'est seulement un tout petit morceau d'un rêve dont vous vous souvenez.
Certaines personnes gardent un petit dictaphone près du lit et enregistrent leurs voix plutôt que d'écrire leurs rêves. Il est plus facile de vous en souvenir si vous êtes à moitié réveillé !
Sinon, vous pouvez aussi utiliser une petite lampe de poche seulement pour noter vos rêves pendant la nuit. Recouvrez la lentille de trois couches de ruban adhésif de masquage pour que vous puissiez voir votre journal pendant la nuit sans que la lumière ne soit trop vive et vous donne envie de refermer les yeux.
Prenez une pilule de vitamine B6 avant de vous endormir. Cela rendra vos rêves plus précis.
Mettez une lampe de chevet sur votre table de nuit. Si vous vous réveillez au milieu de la nuit, il vous faut allumer une lumière pour pouvoir noter votre rêve dans votre journal des rêves. Comme pour le réveil, il faut que la lampe se trouve à portée de main avec le moins de mouvements possible.
Essayez de ne pas bouger lorsque vous vous réveillez. Et avant de vous coucher, dites-vous que vous allez vous souvenir de vos rêves.

Avertissements

Si vous avez des problèmes de sommeil ou des difficultés à avoir assez de sommeil, n'essayez pas de noter vos rêves au milieu de la nuit. Retournez vous coucher.
Faites attention en interprétant les rêves. L'interprétation des rêves n'est pas une science, alors ne tirez pas de conclusions hâtives et ne mettez pas trop d'importance dans un rêve. Par exemple, un rêve à propos de la mort ne signifie pas quelqu'un va mourir, ou que quelque chose de mauvais va arriver.

Éléments nécessaires

Quelque chose pour prendre des notes
Quelque chose pour vous réveiller (de préférence en douceur)
Un dictaphone (facultatif)

Sources et citations

↑ Dreams and Nightmares : The Origin and Meaning of Dreams, By Ernest Hartmann, p142, ISBN 0738203599
↑ Dreams and Nightmares : The Origin and Meaning of Dreams, By Ernest Hartmann, p142, ISBN 0738203599
↑ Dreams and Nightmares : The Origin and Meaning of Dreams, By Ernest Hartmann, p142, ISBN 0738203599

Tiré du site : http://fr.wikihow.com/se-souvenir-de-ses-r%C3%AAves

rêves

Interprétation de nos rêves

Par Nathalie Neumann Le 11/02/2018

D room blue hd dream abstract animal boat cat cg clouds sail 302036

Je ne suis pas du tout une spécialiste du décryptage de rêves, mais voici un site qui ne me quitte jamais lorsque je me souviens des miens.

En général, si je m'en souviens c'est qu'il y a un message qui est passé. Encore hier un super message est venu à moi et tout était d'une justesse incroyable !

Voici le lien pour vous lancer à votre tour à comprendre vos messages ... Dictionnaire des rêves

0 commentaire

Dans Les liens avec l'Univers

Anne Dufourmantelle : “Les rêves sont comme une machine à résoudre les problèmes”

Par Nathalie Neumann Le 25/11/2017

Sommeil reves 4984311

Apparitions, présages… Nos rêves révèlent ce qui cherche à émerger chez nous et aident à nous remettre en question, nous indiquait, avant son tragique accident, la psychanalyste Anne Dufourmantelle.

Psychologies : Qu’appelez-vous l’intelligence onirique ?

Anne Dufourmantelle : Le rêve puise dans un réservoir illimité qui ne dépend pas que du moi, cette « petite lucarne », comme disait Freud. Il est relié à un soi perceptif beaucoup plus vaste qui englobe la mémoire de l’Histoire avec un grand H, celle de l’histoire personnelle et familiale du rêveur, sa perception des événements, de sa vie intrapsychique, de son corps (petites blessures, digestion, etc.). Nos rêves sont un fil à plomb qui nous relie à la vérité de notre être, comme cette ligne verticale que suit le plongeur en apnée et sur laquelle sont indiqués les stades de profondeur franchis. Le génie du rêve a cette capacité de vous ramener directement à vos 10 ans, vos 15 ans, vos 40 ans. Il peut même parfois présager de ce qui vient, ou s’enfoncer dans une mémoire familiale ou collective à laquelle la conscience n’a pas accès. Nous rêvons tous, le crocodile aussi. Mais les humains ont en plus la capacité de mettre leurs rêves en mots. Et à l’intelligence onirique vient s’ajouter celle du langage. Un rêve, quand il est raconté, prend encore une autre épaisseur : notre parole se teinte d’expressions qui vont en dire beaucoup sur les images qui nous ont traversés. Je pense à une patiente qui me parle d’elle, à 7 ans, dans un rêve. Cette petite fille a des nattes. Elle se décrit ainsi : « Elle a des tresses. » Il est important d’y entendre aussi la « détresse ».

Pourquoi incitez-vous vos patients à prêter attention à leurs visions nocturnes ?

Anne Dufourmantelle : Parce que les analyses avec rêves vont plus vite et plus loin grâce à cette capacité qu’a le rêve d’embrasser toutes les couches et tous les temps de l’inconscient. Parfois, un peu magiquement, le simple fait d’inciter le patient à se souvenir de ses rêves fonctionne… Mais parfois aussi, le simple fait de noter trois mots dans un petit carnet suffit à hameçonner un rêve et à le faire réapparaître au réveil. On peut aussi le fixer en prenant l’habitude de le raconter à quelqu’un. Ce n’est pas tout à fait la même chose que de l’écrire. Peut-être est-ce le fait de le déposer auprès d’un autre que soi ? Il y a aussi des périodes qui favorisent le (re)surgissement : les déménagements, les voyages, le fait de tomber amoureux… Chaque fois qu’il se produit des changements drastiques dans une existence, les rêves passent le mur de la censure. Tout ce qui détourne de l’habitude est propice à la rêverie, ainsi que tout ce qui est susceptible d’ouvrir notre canal interne : méditation, écriture… Certains de mes patients complètement bloqués ont commencé à se souvenir de leurs rêves en s’astreignant à une page d’écriture automatique tous les matins, en notant n’importe quoi, parfois le même mot sur toute une page.

Le rêve est-il un rébus ?

Anne Dufourmantelle : Un rébus à plusieurs entrées, oui. Sans solution unique. Le mystère reste. Mais parfois, une interprétation est saisissante, elle va nous reconnecter à une vérité. Nous le ressentons dans notre corps, dans notre psyché, dans l’allégement immédiat que cela procure. Parfois, le simple fait de noter ses rêves, de les confier, rouvre cette porte entre conscient et inconscient. Les rébus des rêves se servent de tout : des symboles, de l’image, du langage, du son, de l’affect – colère, peur, tristesse… Souvent, le rêve vient appuyer les intuitions du travail en analyse ou au contraire me chuchoter : « Là, vous faites fausse route, regardez donc par là. » À ce moment-là surgit une figure, une hypothèse, un événement où je me dis tout à coup : « Oh, mais la grand-mère ! Oh, mais le prénom ! Oh, mais pourquoi cet animal ? » C’est la boîte de Pandore.

Considérez-vous que les symboles qui surgissent ont un sens universel ?

Anne Dufourmantelle : Les grilles d’interprétation peuvent être simplistes, mais elles ne sont pas fausses. Je ne vois pas comment une personne qui baigne depuis sa naissance dans le langage pourrait ne pas être imprégnée par l’histoire des symboles. Leur signification dépasse chacun d’entre nous : la chevelure, la mer, la forêt… Chaque élément du rêve touche à un imaginaire commun, mais ensuite, bien sûr, ces symboles se colorent en fonction du récit personnel. Les signes sont parfois très élaborés. Par exemple, les chiffres qui apparaissent peuvent renvoyer à des signifiants cachés, des messages secrets, à des âges de la vie. Ce qui frappe, c’est la précision de l’inconscient : le message est tout sauf flou. Nous ne le trouvons pas toujours, mais je vous assure que si un chiffre apparaît dans l’un de vos rêves, c’est parce qu’il renvoie à quelque chose de précis.

Le rêve peut-il nous faire comprendre qui nous sommes et ce que nous ressentons ?

Anne Dufourmantelle : Oui, car il a une grande capacité à exprimer l’ambivalence : par exemple, nous ne savons pas toujours, quand nous sommes énervés ou fatigués, qu’en réalité nous sommes sans doute très en colère. Le rêve arrive et scénarise cette colère sous diverses formes – personnages menaçants, animaux sauvages, bagarres… Souvent, nous nous trompons sur nos désirs : dans les névroses habituelles, nous pensons vouloir quelque chose et être empêchés d’y parvenir par les autres, par la vie. Nous nous saisissons d’alibis, en trouvant des bénéfices secondaires à ces blocages. Et le rêve est là pour nous le signaler : il va par exemple nous plonger dans une situation dans laquelle nous ne souhaitons absolument pas être. Et pointer si parfaitement notre ambivalence que nous résistons souvent à son message. Il réapparaîtra de manière insistante, sous la même forme ou sous une autre, jusqu’à ce que nous l’entendions… ou pas. De ce fait, un rêve récurrent est toujours important.

Pourquoi est-ce libérateur de s’y intéresser ?

Anne Dufourmantelle : Parce que cela permet au pont entre conscient et inconscient de rester ouvert à des solutions inattendues. Nous passons notre vie à occulter des pensées angoissantes, des souvenirs pénibles, des choses qui ne cadrent pas avec l’image que nous nous faisons de nous-mêmes, notre moi idéal. Or l’une des tâches du rêve – et du cauchemar – est de nous y ramener, de nous obliger à considérer le négatif sans l’exclure. Même lorsque nous nous réveillons encombrés par un « mauvais » rêve, c’est une bonne chose, parce que ces images sont une mise en forme du symbolique. Ainsi, le rêve peut permettre d’éviter les passages à l’acte, les maladies, les accidents – ce qui peut arriver lorsqu’on n’écoute pas les messages de son inconscient. L’une des tâches du rêve, c’est de réinviter à sa table ce négatif et de le recevoir comme une part de nous. Quand quelque chose est complètement censuré ou innommable, le rêve effectue un travail de décantation. Il ouvre une première porte, puis le simple fait de le raconter en ouvre une autre. C’est comme une machine à résoudre les problèmes. Quand nous sommes à l’écoute du génie du rêve, une délivrance peut s’opérer.

Peuvent-ils être prémonitoires ?

Anne Dufourmantelle : Nous en avons des preuves : des témoignages de rêves laissés par des Allemands avant la Seconde Guerre mondiale¹. Il me semble que tout analyste aura entendu des rêves prémonitoires, dans ses années de pratique, à plus ou moins grande échelle. Le caractère prémonitoire peut s’exercer sur une journée ou une année, sur une personne, une famille… Mais le phénomène reste inexplicable. Ce qui est troublant, ce sont les prémonitions sur les autres. C’est arrivé à l’une de mes patientes, pourtant très rationnelle. Souvent, dans nos rêves, les personnages sont une partie de nous-mêmes, mais il arrive qu’il s’agisse de quelqu’un d’autre. Nous savons que la perception déborde la conscience, que le corps a sa propre intelligence. Si l’inconscient se situe hors du temps, pourquoi n’aurait-il pas des accès temporels que nous ignorons ? Il y a également des témoignages de personnes restées en communication avec des proches disparus. Est-ce que cela relève du pur imaginaire ? Souvent, dans les deuils importants, le défunt reste très présent dans les rêves, puis il s’évanouit. Et parfois, au terme de plusieurs années, il revient, c’est alors que quelque chose, ce que l’on appelle assez lourdement « le travail du deuil », s’est fait. Un au revoir devient possible.

1. À lire sur ce sujet : Rêver sous le IIIe Reich de Charlotte Beradt (Payot).

Source : http://www.psychologies.com/

P