La solitude est comme une spirale. Si cet état n’est pas affronté avec discernement, il peut devenir destructeur et nous aspirer comme un vortex dans un tourbillon de tristesse. La solitude nous met face à nos peurs ; elle déclenche celle du vide et peut mener à l’inertie. Souvent, la crainte de la solitude nous fait faire des bêtises. Pour ne pas perdre l’acceptation d’autrui, elle nous fait agir de façon contraire à nos désirs. Ou à l’inverse, elle nous empêche de faire ce que nous aimerions faire si c’est quelque chose que les autres ne font pas. Cela peut mener à des addictions profondes. La démarche à suivre pour vivre cet état de façon saine et enrichissante est d’accomplir seul ce que nous avons l’habitude de faire en compagnie. Les moments de solitude ne sont ni bons ni mauvais, cela dépend de notre point de vue. Dans la solitude, on peut retrouver notre véritable essence, améliorer nos relations interpersonnelles, vivre des rencontres avec conscience et non par besoin de combler un vide. Combien de fois avons-nous pensé que nous étions libres, alors qu’en réalité nous dépendions des autres ?
Ma peur de la solitude est-elle forte ? Est-ce que je crois vivre librement, alors qu’en réalité je me suis créé mille addictions ? Combien de temps est-ce que je me consacre ? Est-ce que je me dédie aux autres, même lorsque je n’en ai pas envie, par peur de les perdre ? Et cette peur, d’où me vient-elle ?
Je m’arrête pour écouter la mer ; on dirait qu’elle me parle ; un dialogue profond commence. C’est un dialogue magique, au cœur duquel je pose des questions, et des réponses me parviennent. Emotions. Je les accueille. Je plonge au cœur de ces émotions. Je comprends que la solitude et l’inaction sont une grande ressource : celle de pouvoir m’écouter, me connaître, être le calice qui accueille le divin, puis crée. Je recherche les lieux de silence, loin des lieux fréquentés, pour y prendre soin de moi. Les réponses du silence deviennent des ressources. Je laisse germer ce qui est en moi. Je m’allonge sur la Terre, comme un petit fœtus dans le ventre maternel. Je me souviens des battements du cœur de ma mère. Je sens son soutien. La Terre Mère, le ciel et la mer deviennent une caresse d’amour ! Tout est avec moi. Eternité